« De banquière à Infirmière de sapeur-pompier, tout est possible"
A l’âge de 13 ans, je suis rentrée jeune sapeur-pompier. C’est une journée portes ouvertes dans une caserne sur mon lieu de vacances qui m’a donné envie de tenter l’aventure. Au départ, c’est l’uniforme que portait ces jeunes qui m’a attiré : « je voulais le même » !
Cette formation m’a tellement plu que j’ai poursuivi en m’engageant en tant que sapeur-pompier volontaire à mes 18 ans.
En parallèle de cette activité, j’ai poursuivi mes études, après l’obtention de mon BTS Comptabilité et gestion des organisations. J’ai travaillé 3 ans dans une banque. Cette expérience était très riche professionnellement et humainement mais je ne me sentais pas à ma place. Je m’épanouissais plus lors de mes interventions pour secours à personnes. C’est en discutant avec une collègue sapeur-pompier volontaire qui était infirmière que j’ai eu l’envie de reprendre mes études pour devenir, à mon tour, infirmière.
A la fin de mes études en 2013, j’ai travaillé 3 ans dans un service d’urgences et 3 ans dans un service de réanimation. J’ai choisi ces services aigus car je savais que cela m’aiderait dans la prise en charge des victimes chez les Sapeurs-Pompiers.
Chez les Pompiers, j’ai évolué en grade et en fonction. J’ai été sergent et chef d’agrès du VSAV (Véhicule de Secours et d’Assistances aux Victimes) pendant près de 10 ans. Et puis, il est arrivé, le moment de ma vie où je n’avais plus assez de temps pour me tenir à jour des évolutions concernant l’incendie, j’ai donc décidé, en 2018, de me spécialiser en intégrant le Service de santé et de secours médical du SDIS 95 en tant qu’infirmière volontaire.
Avec l’arrivée du COVID, le SDIS 95 a eu besoin de recruter, j’ai donc saisi l’opportunité !
J’ai d’abord intégré l’équipe en CDD puis, en février 2021, en tant qu’infirmière sapeur-pompier professionnelle détachée de la fonction publique hospitalière.
Un poste varié entre activités administratives et activités de terrain
Actuellement Infirmière de groupement, j’ai un rôle de management. L’équipe au sein de mon groupement est composée de 19 infirmier(e)s et 6 médecins de sapeurs-pompiers volontaires. Je travaille en étroite collaboration avec le médecin de groupement et la secrétaire médicale.
Ma mission principale est d’assurer le bon fonctionnement du centre médical d’aptitude qui se trouve sur mon groupement. Cela passe par :
- la réalisation des commandes du matériel nécessaire aux différents tests lors des visites médicales,
- la réalisation des plannings des infirmiers et médecins sur le centre médical d’aptitude,
- la formation des infirmiers.
Cette partie de mon poste occupe 2/3 de mon temps. Le tiers restant, je prends des gardes opérationnelles pour être sur le terrain. Il s’agit de gardes :
- en VLI (Véhicule de Liaison Infirmier) qui répond à plusieurs missions :
=> le Soutien Sanitaire pour les sapeurs-pompiers lorsqu’ils réalisent une intervention de grande ampleur ou présentant un risque pour eux. On engage également l’infirmier(e) avec les équipes spécialisées (Secours en milieux périlleux, Plongeurs, Unité de recherche…).
=> des Missions de Secours à Personne. Nos véhicules sont basés dans des zones dites « blanches » du SMUR où, ce dernier, met plus de 20 minutes à arriver sur zone. L’infirmier est là pour compléter le premier bilan des équipes et paramédicaliser la victime en attendant l’équipe médicale. Nous avons des protocoles Infirmiers de soins d’Urgences, nous permettant d’être autonome dans certains cas bien définis, au préalable, par notre médecin chef.
- en tant qu’officier santé au CODIS (Centre opérationnel départemental d’incendie et de Secours). Sur cette mission, je suis la conseillère technique dans les domaines du Secours à Personnes, et de la médecine professionnelle et préventive. J’adapte l’engagement des moyens du Service de Santé et de Secours Médical et je suis l’interlocutrice privilégié du SAMU et des services hospitaliers.
J’aime me sentir utile et pouvoir aider les gens
Pour arriver où j’en suis aujourd’hui, cela n’a pas toujours été facile. J’ai eu des moments de doutes, à ne plus savoir ce que je souhaitais vraiment faire.
La conciliation de l’activité de sapeur-pompier volontaire avec les études/le travail et la vie de famille n’a pas toujours été évidente, les emplois du temps étaient très chargés.
Mais quand je regarde en arrière, je suis fière du parcours accompli et je ne regrette aucun de mes choix car il faut se dire que toute expérience est bénéfique à prendre même si elle semble difficile sur le moment et éloignée de l’objectif final.
Ce que j’aime dans la profession d’infirmière de sapeur-pompier c’est que j’exerce mon métier d’une manière différente par rapport à l’hôpital avec des missions très variées. Le côté hiérarchique avec sa rigueur apporte un cadre de travail que j’apprécie.
Sortez de votre zone de confort, vous découvrirez de belles choses!
Lancez-vous ! L’inconnu fait peur mais il faut parfois oser sortir de sa zone de confiance pour pouvoir découvrir des choses insoupçonnées en nous.
Commencez par un engagement d’infirmier volontaire vous permettra de connaitre le milieu des sapeurs-pompiers avant d’éventuellement postuler sur un poste d’infirmier professionnel par la suite.
Vous avez fait un premier pas en faisant les démarches pour vous renseigner sur le métier d’infirmier de sapeur-pompier. Maintenant, n’hésitez plus à envoyer votre CV et lettre de motivation… Le service médical recrute toute l’année des infirmiers volontaires !
Peu importe où vous en êtes dans votre cursus, ne lâchez rien, vous traverserez sûrement des périodes longues et difficiles mais allez au bout car le résultat en vaut la peine.
Evoluer sur plusieurs grades et fonctions est un réel atout
Je suis rentrée dans le milieu des sapeurs-pompiers sans aucune ambition au départ de rentrer un jour professionnelle et encore moins dans le service médical.
Je me suis laissée porter par les expériences vécues au sein du SDIS 95 : Jeunes-Sapeurs-pompiers, puis Sapeurs-Pompiers Volontaire, jusqu’à Infirmière de Sapeur Pompiers Volontaire et enfin Infirmière de sapeur-Pompier professionnelle. Les portes se sont ouvertes au fur et à mesure devant moi.
Toutes ces expériences me permettent d’avoir aujourd’hui une base de connaissance solide du milieu dans lequel j’exerce mon métier.
Il n’est pas nécessaire d’avoir un tel parcours pour rentrer Infirmière de Sapeur-pompier mais si vous avez la possibilité de le faire c’est un plus.
Lorsque l’on prend en charge un sapeur-pompier pour malaise sur un incendie alors que quelques années plus tôt c’est nous qui allions au feu, permet de plus facilement se rendre compte de ce qu’éprouvent les agents après un tel effort.